Une innovation environnementale pour protéger la biodiversité

Une innovation environnementale pour protéger la biodiversité

Carole Le Goc

Interview avec Carole Le Goc, Directrice de Département – ALTEN en France 

Un constat alarmant. 

Les études scientifiques, notamment celles du WWF, révèlent un déclin dramatique de la population de vertébrés, avec une perte de 70 % en seulement 50 ans. Les oiseaux, en particulier les espèces rares et protégées, sont gravement menacés par les éoliennes, dont les pales peuvent atteindre des vitesses de 300 km/h, rendant leur détection difficile pour les oiseaux. En France, environ 10 000 éoliennes sont réparties sur 2 300 parcs, causant la mort de 84 000 à 126 000 oiseaux chaque année. 

Dbird, la solution innovante.  

Le projet Dbird, développé par une équipe d’experts du laboratoire d’ALTEN à Grenoble, se positionne à l’avantgarde des solutions technologiques visant à protéger la biodiversité. Ce projet ambitieux et innovant s’attaque à un problème environnemental majeur : la mortalité des oiseaux due aux collisions avec les pales des éoliennes. 

Pouvez-vous nous présenter le projet Dbird et ses objectifs principaux ? 

Le projet Dbird vise à protéger la biodiversité autour des parcs éoliens en réduisant la mortalité des oiseaux due aux collisions avec les pales des éoliennes. Nous avons développé une solution à faible impact environnemental agile qui utilise des technologies avancées pour détecter et réagir à la présence d’oiseaux ou de l’environnement à proximité des éoliennes, etc. 

Quelles sont les principales innovations que vous avez mises en place dans ce projet ? 

Nous avons intégré des innovations environnementales. Nous utilisons une architecture Edge au sein même de l’éolienne pour traiter les données près des capteurs, réduisant ainsi la transmission de données et l’impact carbone. De plus, nos modèles d’Intelligence Artificielle sont conçus et optimisés pour les dispositifs embarqués à ressources limitées, diminuant ainsi la consommation énergétique. 

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’architecture Edge et son importance pour le projet ? 

L’architecture Edge est importante pour notre projet car elle rapproche le traitement des données des capteurs. Cela réduit les communications vers le Cloud, améliore la sécurité des données et, dans le cadre de la détection de la faune, réduit la latence et améliore les résultats. 

Comment avez-vous optimisé les modèles d’intelligence artificielle pour qu’ils soient plus durables ? 

Nous avons optimisé des modèles d’IA légers avec des techniques comme la quantisation des poids et le pruning, permettant leur fonctionnement sur des microcontrôleurs limités en ressources pour réduire la consommation énergétique. Par exemple, nous utilisons des microcontrôleurs STM32 pour détecter les engins agricoles et des cartes Jetson Nano pour détecter les oiseaux. 

Quelles sont les contre-mesures mises en place pour protéger les oiseaux ? 

Nous avons développé un système qui évalue le risque de collision d’oiseaux selon divers paramètres. En fonction du risque, nous pouvons ralentir ou arrêter les éoliennes, émettre des sons ou allumer des lumières pour effrayer les oiseaux, et plus précises grâce à l’IA.